Serge Michailof » Publications 2010

Publications 2010

  • Ouvrage publiĂ© le 10 mars

  « Notre Maison BrĂ»le au Sud  -  Que peut faire l’aide au dĂ©veloppement ? »

Serge Michailof   &   Alexis Bonnel


Ce livre a reçu le Prix Jean-Michel Gaillard décerné par l’institut de Recherche International Stratégique (IRIS) 2010.

A une époque où l’on se gausse aisément d’une aide publique au développement que l’on charge de biens des maux, Serge Michailof et Alexis Bonnel procèdent à un bilan de l’aide depuis sa création dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation, et décrivent ses succès mais aussi ses dérives et ses erreurs. Ils mettent en évidence l’intérêt et les limites, de l’approche compassionnelle actuelle qui, via les objectifs du millénaire, tente d’instaurer une sorte de RMI à l’échelle mondiale. Alors que nombre de régions à la dérive sont devenues de dangereux chaudrons où bouillonnent misère et frustrations, ils décrivent les chocs qui, au cours des prochaines décennies, vont frapper tant le Sud que, par ricochet, nos pays riches. Procédant à une analyse impitoyable de l’échec de l’intervention de la communauté internationale en Afghanistan, Serge Michailof propose des approches novatrices pour aider à stabiliser les régions à la dérive. Alors que le prodigieux succès économique des pays émergents nous conduit, Nord et Sud, à une évidente impasse environnementale, Alexis Bonnel offre des pistes de réflexion et d’action pour inventer et diffuser un nouveau modèle de développement. Refusant les illusions de la décroissance, cet ouvrage montre qu’une aide publique au développement repensée est l’un des rares outils disponibles pour amorcer une cogestion avec le Sud de ces biens publics mondiaux menacés que sont la paix et …un climat tempéré.

Critiques du livre « Notre Maison BrĂ»le au Sud »

«Ce livre, je l’attendais depuis longtemps. Qui d’autre que Serge Michailof pouvait nous livrer une telle somme d’analyses mais aussi de propositions ? », Extrait de la Préface Erik Orsenna

« Un ouvrage brillant et complet qui a vocation à devenir une référence. On ne prendra pas en faute la qualité du savoir intellectuel et opérationnel de ses auteurs », Extrait de la post face de Jean Michel Severino

«Un ouvrage essentiel, un livre réaliste et ambitieux. Souhaitons que ce livre ait le succès qu’il mérite. Il en va de l’intérêt bien compris du monde occidental qui ne peut laisser sa maison brûler au Sud » , Pascal Boniface-Institut de Relations Internationales et Stratégiques

« Une somme appuyée sur 40 ans d’expérience » Le Monde

« Une mise en évidence de l’intérêt et des limites de l’approche compassionnelle » Le Point

« Un regard lucide, l’un des plus fins observateurs de l’aide publique au développement » Libération

« Une analyse d’une qualité exceptionnelle » Alternatives Economiques

« Une écriture qui laisse transparaître une colère mal contenue, un bilan accablant de l’aide en Afghanistan » La Tribune

« Un décorticage de ce grand fourre tout qu’est l’aide publique au développement » Le Canard Enchaîné 

« Un livre saisissant sur les défis qui attendent les pays du Sud et les errements des politiques d’aide du Nord » L’Intelligent/Jeune Afrique

« Un ensemble très dense et remarquable » Afrique Asie

« Voici enfin le grand livre attendu sur l’aide au développement » Revue Internationale et Stratégique.

« Après avoir refermĂ© cet ouvrage très dense, le lecteur a l’impression d’avoir lu plusieurs livres – sur l’aide au dĂ©veloppement, sur les Etats fragiles, sur les relations entre dĂ©veloppement et climat – et d’avoir survolĂ© la trame d’un livre qui reste Ă  rĂ©diger sur l’itinĂ©raire de Serge Michailof » Futuribles

« La lecture de certains livres se révèle si stimulante que le lecteur en retire le réconfortant sentiment de mieux saisir qu’auparavant des processus et des enjeux- qui même s’il les connaît et pratique- lui semblaient parfois emprunt d’un certain flou. Ce volume se lit sans aucun effort. L’élégance du style et la passion pour son sujet y sont pour beaucoup. Nous incitons les lecteurs de la revue à le lire de toute urgence » Humanitaire


Cliquez sur le lien pour voir la vidĂ©o de Serge Michailof  :« Audition de Serge Michailof par les commissions des affaires Ă©trangères et des finances du SĂ©nat le 12 mai 2010: Cette audition de 17 minutes qui a Ă©tĂ© diffusĂ©e le 13 mai par la chaine parlementaire correspond Ă  une mise en Ă©vidence implacable de l’incohĂ©rence de la politique française de coopĂ©ration ». 


« Bienvenue Ă  bord du Titanic et de son commandant Laurent Gbagbo »

Le Monde 9 décembre 2010

Depuis plus d’une décennie, la Côte d’Ivoire qui fut pendant vingt ans un modèle de paix sociale et de développement, sombre dans une spirale, qui de la stagnation économique la conduit aujourd’hui au bord de la guerre civile. La comédie qui se joue aujourd’hui entre les deux gouvernements risque de tourner au drame. Elle est l’aboutissement de la combinaison d’un échec des politiques d’ajustement structurelles fondées sur le refus de la dévaluation du franc CFA et la déflation, qui furent mises en œuvre dans ce pays de 1978 à 1994, de la corruption du régime Bédié, et de la prodigieuse croissance démographique qui a vu la population multipliée par 7 depuis l’indépendance. Le maintien au pouvoir du régime Gbagbo dont la piètre gestion a contribué à la stagnation et qui est désormais décrédibilisé par des élections perdues, ne peut qu’accélérer la descente aux enfers d’un pays qui dispose pourtant de tous les atouts pour devenir un dragon africain. Face aux sanctions internationale, le régime en place risque de se « bunkeriser » comme Mugabe au Zimbabwe, et de se lancer dans une périlleuse fuite en avant.


« RĂ©volution verte et Ă©quilibres gĂ©opolitiques au Sahel »

La revue internationale et Stratégique, no 80, hiver 2010

Les beaux discours sur le développement agricole africain cachent en réalité l’oubli de ce secteur, tant par les responsables politiques locaux que par les agences d’aide. C’est là le produit naturel des rapports de force politiques internes au sein des pays africains où une émeute en ville peut faire chuter un régime alors que nul ne se soucie des paysans perdus au fonds de la brousse. Or le modèle économique de facilité fondé sur le cantonnement d’une population rurale à une agriculture de subsistance misérable et l’alimentation des centres urbains par des importations bon marché a toutes chances de se gripper. La cause la plus probable est l’instabilité croissante attendue des prix alimentaires mondiaux provoquée par la croissance démographique et l’enrichissement des classes moyennes asiatiques. Les responsables africains ne peuvent donc plus faire confiance aux marchés mondiaux pour garantir durablement la sécurité alimentaire du continent. Dans ce contexte, le Sahel est confronté à une double menace, celle d’une prodigieuse explosion démographique au cours des 30 prochaines années, et celle d’une fragilisation de son agriculture par suite du réchauffement climatique. Cette région où la progression de l’insécurité est déjà inquiétante est elle donc condamnée à sombrer dans la misère et les troubles qui y seront associés ?

En réalité le Sahel a un potentiel agricole significatif comme l’a prouvé la remarquable dynamique de développement induite depuis 30 ans par la culture du coton. Mais ce succès est lui aussi gravement menacé. Sur la poursuite des trends actuels, les perspectives sont extrêmement inquiétantes. La poursuite de la marginalisation de populations rurales misérables ne peut que conduire à l’instabilité, au moment où Al Quaida au Maghreb Islamique offre à de jeunes désoeuvrés une idéologie séduisante et un espoir de promotion et d’enrichissement rapide par la Kalachnikov. La dégradation est déjà dramatique dans les régions subsahariennes en passe de devenir des zones de non droit en proie à tous les trafics. La relance du développement agricole est donc un impératif au Sahel, non seulement pour des raisons de sécurité alimentaire, mais aussi de stabilité sociale. Elle est techniquement possible, même dans les zones arides du nord. Mais les obstacles politiques sont considérables, car la reconquête des marchés urbains exigera une protection des agricultures vivrières et une modification de la parité monétaire. Sans une forte prise de consciences des enjeux par les élites locales il faut s’attendre à une paupérisation du monde rural avec le risque d’une « afghanisation ». Cette évolution qui serait dramatique est d’autant plus à craindre si les interventions militaires occidentales contre AQMI se multiplient sans qu’en parallèle soit engagé un ambitieux plan de sauvetage des agricultures locales qui devrait mobiliser en premier lieu l’aide française.


« Tribune publiĂ©e dans Le Monde le 13-04-2010 : Face aux dangers gĂ©opolitiques et climatiques qui menacent la planète, une nouvelle approche de l’aide au dĂ©veloppement est indispensable. Nord et Sud, mĂŞme combat! »

Article « Le Monde »

Dans cette tribune publiée par le journal Le Monde du 13 avril 2010, Serge Michailof reprend les principaux thèmes qu’il développe avec Alexis Bonnel dans son ouvrage : « Notre Maison Brûle au Sud, Que Peut Faire l’Aide au Développement ? ». Il insiste en particulier sur le double défi qui remet radicalement en question le « benign neglect » caractérisant l’attitude des pays de l’OCDE vis-à-vis du Sud:

Tout d’abord le défi environnemental posé par l’exceptionnelle croissance des pays émergents qui implique que l’on généralise au plus vite un nouveau modèle de développement plus respectueux des équilibres environnementaux mondiaux.

Mais aussi le défi posé par le non développement des Etats dits fragiles dans des contextes de forte démographie et les risques d’implosion de certains de ces Etats conduisant directement à des situations de types Afghanistan ou Somalie.

Face à ces deux défis de caractère mondial qui menacent autant le Sud que le Nord, l’aide internationale tant décriée, sans être bien sur une panacée, si elle est bien conçue et correctement gérée, constitue l’un des rares instruments à la disposition des pays riches pour tenter de prévenir ou minimiser les drames qui se préparent au Sud.